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Une lutte quotidienne

9 mars 2011

Jour 1

7h55

 

Les néons se sont allumés brusquement. Je couvre mon visage avec le bras droit, fermant les yeux avec force. Je ne supporte pas d'êre réveillée ainsi, mais je ne peux rien dire. L'infirmière me dit de remonter ma manche, elle doit faire une prise de sang. Je ferme mon poingnet, je retiens ma respiration. "Voilà, maintenant respire normallement", j'expire et essaye d'éviter de regarder la seringue enfoncée sous ma peau. Quelques secondes après le tour est joué, elle s'en va rapidement, elle doit sûrement voir un autre patient. 

Je me sens encore somnolente, je veux rester au lit. Pourtant, deux minutes plus tard, une autre infirmière rentre dans ma chambre et m'oblige à me lever. "Douche-toi, fais ton lit, le petit-déjeuner sera prêt dans pas longtemps." En réalité, j'ai encore largement le temps, juqu'à 9h. Mais je ne réponds pas et commence à me déshabiller. Tout à coup, elle revient " J'ai oublié de te dire: avant tout va aux toilettes et enfile cette chemise, il faut te peser."

La salle est froide, et la chemise trop fine. Il faut que je monte sur la balance en arrière, pour que je ne puisse pas voir le résultat. Elle le note sur son carnet et je retourne dans ma chambre. Je me sens mal. J'ai peur. Je ne comprends comment suis-je arrivée à ce point. 

 

10h

 

Ça n'a pas été facile. Du tout. Être confrontée au petit-déjeuner est un supplice. Je suis cependant obligée. C'est ça ou la sonde, il n'y a pas d'autre issue. Il faut que j'arrive à sortir de cet enfer, de cette spirale mortelle. Je veux guérir. Une partie de moi-même ne veut pourtant pas. Cette partie veut mon autodestruction. Ma mort. Je n'en peux plus. J'ai besoin d'aide.

 

11h15

 

L'infirmière vient dans ma chambre, elle veut savoir comment je vais. Je lui dis que j'ai très peur, que je me sens prise au piège. Elle essaye de me réconforter. Ça va être très dur, mais je vais aller mieux. Cela va prendre du temps, mais l'hospitalisation ne va pas être éternelle. Il vont s'occuper de moi dans un début, me montrer la voie que je devrais suivre. Mais il faut que je coopére. Sans mon implication tout cela ne servira strictement à rien. Elle me dit que ce matin ce n'était pas suffisant, que je n'ai mangé même pas la moitié du plateau. Je lui réponds que déjà ce n'était pas mal, que normallement je n'avalais rien le matin. "Maintenant tous ces repères doivent disparaître, tu n'iras nulle part si tu continues comme ça. Tu vas tout perdre. Du poids, bien sûr, mais aussi tout le reste. Ce sera un enfer." Je vis déjà cet enfer, je rétorque.

Elle a raison, je le sais. Mais ce qu'elle me demande va contre mes règles. Ces maudites règles que je m'impose depuis des années. Cette restriction, ce contrôle permanent. Je veux tout recommencer, mais j'ai la sensation que maintenant je suis la maladie.

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  • Je suis souffrante, mais j'ai une vie. Je veux lutter, et montrer au monde qu'il est possible de s'en sortir. Voici un espace pour partager mon vécu. Pour donner des conseils, et en recevoir. Voici ma vie, ma bataille.
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